Cameroun : Des futurs magistrats en « chômage » depuis 2012

Article : Cameroun : Des futurs magistrats en « chômage » depuis 2012
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27 octobre 2014

Cameroun : Des futurs magistrats en « chômage » depuis 2012

J’ai mal pour mon pays car depuis le 18 avril 2012, date où s’est tenue la dernière session du Conseil Supérieur de la Magistrature, des élèves magistrats ayant terminé leur formation à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) attendent toujours leur entrée officielle dans le corps des magistrats du Cameroun.

armoiries cameroun 

Présidé par le Président de la République du Cameroun, le Conseil Supérieur de la Magistrature est une assise pendant laquelle tous les aspects du corps des magistrats camerounais sont abordés. Il s’agit notamment de promotion, de sanction ou encore de mutation de ces hauts fonctionnaires tant respectés. C’est aussi à l’issue de ce conseil que les futurs magistrats qui ont terminé leur formation, se voient intégrés officiellement et solennellement dans le corps des magistrats camerounais. C’est donc pour vous dire l’importance que revêt cette assise pour la justice camerounaise.

Depuis le 18 avril 2012 que s’est tenue la dernière session de ce conseil au Cameroun, des centaines de futurs magistrats attendent toujours car personne ne sait jusqu’à présent quand se tiendra la prochaine session, la date n’ayant pas été rendue publique. Au Gabon, par exemple, ce conseil a lieu au moins deux fois par an. Que se passe-t-il donc au Cameroun ?

En attendant, ces magistrats, je me permets de les appeler ainsi car ils le seront tôt ou tard, essayent de s’occuper du mieux qu’ils peuvent. Certains ont repris leur cursus à l’université, d’autres font des cours d’anglais ou des cours d’auto-école afin d’obtenir leur permis de conduire, les travaux champêtres, ou encore travaillent en collaboration avec des hauts magistrats pour « garder la main ».

Cela est vraiment dommage puisque avec le temps qui passe, les notions acquises pendant la formation finissent par se perdre, faute de pratique, sans oublier l’oisiveté qui s’installe petit à petit.

A ce jour, le nombre de promotions en attente est de trois, chiffre qui s’élèvera très bientôt à quatre au cas où le conseil n’a pas lieu entre temps. Il s’agit des promotions 2009 à 2011, 2010 à 2012 et 2011 à 2013. Ce qui fait plus de 500 magistrats formés.

En espérant que cette situation va changer d’ici peu, je souhaite bon courage à un ami qui a bien voulu me fournir les éléments qui m’ont permis de rédiger ce billet.

 

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Commentaires

yoly yo
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Triste réalité au pays du "on va faire comment".. et pour perdre la main, ils la perde vraiment pour une bonne partie, pour le reste ils mettent la main à la pâte dans diverses institutions et ce n'est qu'à leur honneur..en tout cas merci de penser a eux!!

Fotso Fonkam
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Pauvre Cameroun. Et après on va se plaindre de ce que ces derniers ne soient pas assidus au travail alors qu'on les habitués à rester à la maison. Merci de porter cette information à l'attention du public.