Augmentation du prix de la bière au Cameroun : « on va toujours boire »

Article : Augmentation du prix de la bière au Cameroun : « on va toujours boire »
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20 février 2015

Augmentation du prix de la bière au Cameroun : « on va toujours boire »

Cette mesure qui concerne la bière et les boissons alcoolisées a pris effet depuis le lundi 16 février 2015 sur toute l’étendue du territoire national.

 biere cameroun

Selon un arrêté conjoint du Ministre du commerce et du Ministre des finances, signé le 12 février 2015, les prix de la bière et des boissons alcoolisées ont subi une hausse. L’arrêté des deux ministres précise que l’augmentation de la bière a pris effet, dès le lundi 16 février 2015. Le consommateur devra désormais dépenser 75 F CFA en plus, pour toutes les bières de 65 centilitres (cl) et 37,5 F CFA pour les bières de 33 cl. Mais pour ce qui est de la bière de 65 cl par exemple, bien que l’augmentation du prix soit de 75 F CFA, le consommateur devra, en réalité, s’attendre à débourser 100 F CFA de plus, ce en raison de diverses taxes.

Cette augmentation concerne également d’autres boissons alcoolisées. Entre autres, 3 000 F CFA de plus pour les vins de 75 cl produits localement, 2 000 F CFA pour les vins dits grands crus; 5 000 F CFA pour les whiskies produits localement; 3 000 F CFA pour les whiskies haut de gamme, et 100 F CFA pour les whiskies en sachet. Quant aux vins mousseux, 2 000 F CFA pour les champagnes de gamme inférieure ; 4 000 F CFA pour les champagnes haut de gamme.

Bon, après avoir dit tout cela, est ce que cela va alors faire changer les habitudes de consommation des adeptes de Bacchus que compte mon pays ? Pour moi, la réponse est claire et nette, c’est NON. Le gars va te dire : « est-ce que c’est pour 100 F CFA que je ne vais plus boire mes bières ? »  Effectivement cette mesure est presque passée inaperçue, il est vrai que certains clients se sont plaints dans les bars ce lundi (16 février 2015) quand il fallait débourser un petit plus pour avoir droit au « nectar » tant prisé par les camerounais.

Faut-il vous rappeler que les camerounais ont consommé plus de 620 millions de litres de bière en 2013 ?

Le mal est déjà là et s’est bien installé dans les habitudes des camerounais, et ce dès le bas âge et plus encore pendant l’adolescence. « C’est pour noyer les soucis ». De quels soucis parle-t-on ? Une fois que les effets de l’alcool se sont dissipés, les soucis ont-ils disparu ?

Dans la localité d’Awaé où je travaille, situé à 42km de Yaoundé, les habitudes sont les mêmes. Les bars ne désemplissent pas. Certains clients que j’ai rencontrés m’ont fait savoir qu’après une longue journée de travaux champêtres, rien de telle qu’une bonne bière fraîche pour étancher sa soif et retrouver ses esprits. Il en est de même de certains responsables administratifs qui, une fois la journée de boulot achevée, aiment se retrouver autour d’une bière pour bavarder un peu et se changer les idées avant de rentrer à la maison.

A côté de tout cela, se trouve une alternative prisée par les vieux et de plus en plus aussi par les jeunes, le vin de palme ou vin de raphia, communément appelé au Cameroun « matango ». Pour juste 200 F CFA ou 250 F CFA selon les lieux de vente, vous avez droit à 50 cl de ce vin qui peut se déguster avec des noix de kola. D’ailleurs, on retrouve de plus en plus des points de vente du matango un peu partout à Yaoundé, et même pas très loin de certains ministères.

Comment ne va-t-on pas battre tous les records de consommation de la bière au Cameroun ?

Un des problèmes à mon humble avis, c’est la prolifération des bars et snack-bars dans nos quartiers. Je prends le cas de Yaoundé, avec l’axe allant de Mvog-ada à Titi Garage, en passant par Essos. Pour ceux qui connaissent, ils savent de quoi je parle. Sur cet axe, on dénombre plus d’une centaine de points de vente et de consommation de la bière. Et le pire c’est qu’il n’existe pas une limite sur le nombre de bouteilles que peut consommer un seul client. C’est tout simplement HALLUCINANT. Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures afin de mettre un terme à cette consommation exponentielle de la bière dans notre pays. Moi-même, de temps en temps, je prends « une », comme nous aimons dire ici au Cameroun. Mais c’est l’exagération qui pose problème.

En tout cas, comme a chanté le jeune rappeur camerounais Maahlox en 2013 « la bière c’est combien ici ? (…) Augmentez le prix, on va toujours boire. »

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