Portrait d’entrepreneur numérique en Afrique : entretien avec Adam Sadou Elhadj BOULAMA du Tchad

Article : Portrait d’entrepreneur numérique en Afrique : entretien avec Adam Sadou Elhadj BOULAMA du Tchad
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6 novembre 2017

Portrait d’entrepreneur numérique en Afrique : entretien avec Adam Sadou Elhadj BOULAMA du Tchad

Une des personnes dont j’ai été ravi de faire la connaissance à Dakar lors d’une formation du YALI, c’est lui, Adam Sadou Elhadj BOULAMA, mon « gars sûr ». Un jeune entrepreneur d’origine tchadienne, très calme, posé et toujours bien sapé. J’ai fait plus ample connaissance avec lui et cela m’a permis de découvrir une personne formidable. Il a choisi de nous parler de lui, de son projet et de ses ambitions.

 

Qui est Adam Sadou Elhadj BOULAMA ?

Je suis tchadien, entrepreneur et Doctorant en sciences de gestion à l’Université Gaston berger de Saint-Louis. J’ai lancé ma toute première entreprise en mars 2017 : Boulama International Consulting (BIC), un cabinet d’études et de conseils en management et une startup dans le domaine de la santé maternelle et infantile (Albiridou) qui est actuellement en phase pilote au Tchad.

Qu’as-tu appris de nouveau sur toi grâce à la formation du YALI ?

YALI fut une très belle expérience et la leçon que j’ai tirée de cette expérience se résume en une phrase : « je ne suis pas parfait mais il y a quand même des choses chez moi qui sont excellentes ». Maintenant je travaille chaque jour davantage afin de m’améliorer : tenir les promesses que je fais, être réaliste, prendre de bonnes décisions, bien gérer mes finances et revoir ma relation à l’argent. Mais ce n’est pas tout, je fais aussi attention à bien gérer les relations avec les autres, à arriver systématiquement à l’heure, j’apprends à écouter, j’apprends à mûrir mes projets, je fais attention pour réussir avec les autres, pour gérer efficacement les affaires. Je pense que j’ai encore des défis à relever afin d’améliorer mon style de leadership.

En quoi consiste ton projet ?

Il s’agit de mettre en place un système d’alerte automatique qui vise à rappeler aux mamans (et aux parents en général) les rendez-vous de vaccination des enfants, mais aussi les rendez-vous des visites prénatales et postnatales. Ceci en utilisant le SMS et le message vocal (à travers nos langues locales) afin de réduire de façon significative le taux de mortalité maternelle et infantile, qui est anormalement très élevé au Tchad.

En tant que jeune leader africain, quel changement voudrais-tu apporter à l’Afrique?

Vu que le marché de l’emploi se rétrécit de jour en jour du fait de la conjoncture économique actuelle, la jeunesse ne doit pas continuer à croiser les bras et attendre. Entreprenons, créons des opportunités pour contribuer au développement de notre cher continent afin de stimuler la croissance et la prospérité, mais aussi améliorer la paix et la sécurité en Afrique. Comme le dit un proverbe connu de tous « vouloir c’est pouvoir », et pour paraphraser un chanteur africain de renom : « personne ne viendra pour construire l’Afrique à notre place. » Donc l’Afrique doit prendre ses responsabilités grâce à ses potentialités et sa richesse qu’est sa jeunesse très dynamique.

Quelles sont tes ambitions pour le futur?

Pour moi, rien n’est impossible, il faut toujours tenter, ma projection pour le futur c’est de passer d’une startup à une holding in sha Allah !(rendez vous au sommet).

Parle-nous de ton pays en quelques lignes

Le Tchad est un pays situé au cœur de l’Afrique. Pays d’amour et d’harmonie, plein de richesses naturelles (aussi bien le sous-sol que le sol), par exemple : pétrole, mine, or… et pourtant certaines de ces ressources restent inexploitées ! Le Tchad est un pays enclavé en forme de cuvette, la plupart des Tchadiens pratiquent l’élevage et l’agriculture. Le domaine éducatif reste peu développé dans les périphéries, les langues officielles parlées sont l’arabe et le français. Notre aliment préféré est la boule avec la sauce gombo.

Partage avec nous ce que tu voudrais que les lecteurs retiennent d’Adam Sadou Elhadj BOULAMA

« Cela m’a pris 30 ans pour me retrouver au niveau où je suis actuellement. Les jeunes d’aujourd’hui veulent me ressembler, mais ils croient pouvoir y arriver en une nuit. Cela ne saurait marcher. Pour construire un business florissant, il faut commencer à petite échelle et rêver grand. » Dixit mon idole Aliko Dangoté. Donc pour réussir dans le monde des affaires, la persévérance est essentielle. Allez-y « step by step » et vous pourrez viser le sommet.

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