Respect des droits des communautés : la Synaparcam saisit la SCR Maya pour faire plier la Socapalm

Article : Respect des droits des communautés : la Synaparcam saisit la SCR Maya pour faire plier la Socapalm
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27 septembre 2020

Respect des droits des communautés : la Synaparcam saisit la SCR Maya pour faire plier la Socapalm

La Société camerounaise de raffinage (SRC) Maya, entreprise agro-industrielle spécialisée dans la transformation des huiles végétales, dont Socapalm est l’un des fournisseurs, s’est fait interpellée, dans une correspondance adressée le 21 septembre, par la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam). Cette dernière appelle à la contribution et à la responsabilité sociétale de l’entreprise.

Pourquoi en arrive-t-on à cela ?

Cette correspondance fait suite à une situation qui perdure depuis de nombreuses années déjà. En effet, depuis le rachat de Socapalm par l’entreprise Socfin en 2000, les conflits avec les communautés locales sont nombreux et n’ont cessé de s’amplifier avec l’accaparement des terres. Les populations locales sont privées de terres arables et forêts qu’elles utilisaient, de leurs moyens de subsistance, et ne constatent aucune réalisation concrète satisfaisante, ni aucun projet de développement promis en guise de compensations pour la réquisition de leurs biens.

Les conditions de vie des populations locales se sont dégradées. La mobilité des riverains est entravée par des milices qui surveillent la plantation et violentent les populations. L’espace vital autour des villages n’est pas respecté, les cours d’eau sont pollués par les pesticides, l’embauche des populations locales est loin d’être à la hauteur des promesses et les conditions de travail sont remises en question.

Comment les communautés affectées se battent-elles contre ces injustices ?

Elles se sont organisées en association, la Synaparcam (Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun), créée le 27 mai 2014 pour faire valoir leurs droits.

Synaparcam
Crédit photo : tdkuich

Cette association, membre de plusieurs organisations locales et internationales victimes de non conformités, mène ce combat avec pour objectif de faire entendre leurs revendications communes afin d’ouvrir un dialogue pour une résolution durable des conflits.

Voici une vidéo montrant le mécontentement des populations riveraines de la Socapalm dans la localité de Kienké en 2017.

Colère des populations riveraines de la Socapalm Kienké

L'indifférence du groupe Socfin Bolloré aux revendications légitimes des riverains alimente la colère dans les villages. Ce jeudi 17 novembre 2016 les communautés Mabi et Pigmées rassemblées au sein de la SYNAPARCAM ont tenu à dénoncer les pratiques de la Socapalm et rappeler les promesses non tenues. Le blocage observé toute la journée fait suite aux blocages de la Safacam et à la mobilisation qui s'est tenue Le lundi 14 novembre 2016 dans la même plantation Kienké.Déterminés dans ce combat, nous ne décolèreront pas jusqu'à ce que des SOLUTIONS CONCRETES et SATISFAISANTES soient apportées aux revendications exprimées par les riverains des différentes plantations.

Publiée par Synaparcam sur Jeudi 17 novembre 2016

Quelle est la situation actuelle ?

Malgré les multiples demandes, le dialogue n’est toujours pas effectif avec les vrais leaders communautaires afin de trouver une issue favorable à cette situation. La Socfin refuse le dialogue depuis toutes ces années. Localement, la Socapalm contrevient au principe fondamental de Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP) des populations autochtones et communautés locales. En effet, elle refuse de prendre en considération les dénonciations de l’association Synaparm qui est le miroir de ce qu’est la réalité quotidienne des communautés locales travailleurs dans les différentes plantations.

Le combat continue afin que justice soit rendue à ses populations dans le cadre du respect des droits des communautés.

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